France Info – débat sur la ruralité et la chasse

Débat sur France Info sur la chasse et la ruralité: je ne suis pas chasseur et en tant qu’éleveur, je ne prends aucun plaisir à tuer des animaux. Ce n’est pas parce que je ne pratique pas la chasse que je veux l’interdire aux autres mais il faut sanctionner les abus. Je ne peux pas laisser dire qu’en France la chasse c’est la loi de la jungle, elle est strictement encadrée avec un permis de chasse, des contrôles et des sanctions. Je me refuse à faire des généralités à partir d’accidents quand la majorité des chasseurs sont prudents.

En tant que député je fais la loi, je n’ai pas à interdire le loisir de mes concitoyens et leur donner des leçons de morale. Par contre, j’ai un vrai problème avec les antispécistes qui eux, rejettent en bloc la mort en tant que tel comme faisant partie de la vie. Aujourd’hui il doit y avoir une cohabitation entre les chasseurs et l’ensemble des usagers de nos campagnes et de nos territoires ruraux. La chasse est contrôlée par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), cette cohabitation se fait de manière générale en bonne intelligence mais il faut sanctionner les abus.
Venant d’un territoire rural et qui plus est, agriculteur de profession, j’ai bien conscience de l’intérêt de la chasse dans la régulation des animaux sauvages ; elle est très importante sur des territoires comme la Creuse mais sa pratique doit être maîtrisée.
Contrairement à ce que certains peuvent dire, les agriculteurs sont les 1ers à être préoccupés par le bien-être de leurs animaux. Ne serait-ce qu’au niveau économique, il n’y a aucun intérêt à les maltraiter car cela engendrait une perte économique immédiate. L’attachement des éleveurs à leurs animaux est bien au-delà de l’argument économique. La maltraitance animale existe mais elle reste heureusement, marginale. J’ai été président d’abattoir, les contrôles effectués par des vétérinaires y sont très stricts.
Les abus doivent être sanctionnés et nous n’avons pas attendus des associations telles que L214 pour faire fermer des abattoirs pour cause de maltraitance, grâce aux services vétérinaires. Au cours de ce quinquennat nous avons interdit la castration à vif des porcelets, broyage des poussins, etc. En France il y a des avancées mais elles doivent aussi se faire au niveau européen et au-delà pour ne pas créer des distorsions de concurrence. Il faut faire évoluer le droit et interdire l’importation de produits qui ne respecteraient pas nos normes en termes de bien-être animal.

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